Mémoires du Plateau

Ce projet est né du souhait de membres des associations "Vivre Ensemble au Plateau" et "Mémoire et Patrimoine SMN" de travailler avec la municipalité de Giberville autour du recueil "Mémoires du Plateau : une cité ouvrière aux portes de Caen".

M. Prokop, membre des deux associations, a voulu œuvrer avec les collégiens. Le service culturel de M. Vadée s’est tourné vers le CDI, fort du partenariat tissé depuis quelques années entre la bibliothèque de Giberville et le CDI du collège.

M. Prokop, Mme Dubosq, responsable de la bibliothèque et Mme Farabi-Auger, professeur-documentaliste ont posé le cadre d’une action destinée aux plus âgés des collégiens. Les cinq professeurs de français de l’établissement ont manifesté un réel intérêt pour ce projet qui permet un lien avec le programme de français du niveau troisième. Grâce à l’adhésion de la totalité de l’équipe de français, toutes les classes de 3ème du collège ont participé à cette aventure.

Dans la continuité de la soirée consacrée à la lecture de passages de l’ouvrage à la bibliothèque de Giberville, le 13 janvier 2018, les rencontres organisées au CDI du collège ont eu lieu le lundi 22 et le mardi 23 janvier 2018.

Lundi 22 janvier

La classe de 3E de Mme Vergès

La classe de 3E de Mme Vergès est la première à s’entretenir avec des membres des associations « Vivre ensemble au Plateau » et « Mémoire et patrimoine SMN ». Une rencontre suivie, mercredi 25 janvier 2018, d’une visite sur le site de la SMN. Cette classe, en effet, est impliquée dans un projet transversal grâce à Mmes Roffidal (arts plastiques) et Vergès (français) autour du travail de P.Y. Racine, artiste plasticien (lire l’article consacré à l’exposition).
Face aux élèves, les intervenants sont Gérard Kielbasa, François Lopez, Gérard Prokop, Michel Marie et Patrick Desvages (président de « Mémoire et patrimoine SMN »).

La classe pose les questions préparées en amont avec le professeur.

 Pourquoi ce recueil ?

M. Prokop explique l’attachement physique au Plateau, à l’histoire de plusieurs générations de familles qui y sont nées, qui ont vécu sur le Plateau et travaillé à la SMN. Et le choc, physique lui aussi, lors de la fermeture. L’idée de cet ouvrage, c’était de donner la parole à toutes ces personnes afin que leur témoignage collectif constitue la Mémoire vive du Plateau.
Les intervenants évoquent ce qu’était le paternalisme industriel. Ils exposent aussi leurs parcours : comment on était formé à l’École technique de la SMN pour obtenir un diplôme puis, ensuite, avoir un poste à l’usine.

 Que faisiez-vous à la SMN ?
M. Lopez, explique aux élèves comment « On part, à la base, d’un caillou pour arriver à la voiture ». Il décrit plus précisément son travail de lamineur. Le lamineur, c’est celui qui transforme, qui pétrit l’acier. MM Kielbasa et Desvages relatent le quotidien sur le site. Ils mettent l’accent sur la dangerosité des accidents qui pouvaient survenir ; il y avait des panneaux qui indiquaient le nombre de blessés et de morts !

 Et pour les filles ?
Les intervenants décrivent ce qu’était l’École Ménagère. Une école où les jeunes filles apprenaient la cuisine, la couture et la puériculture. Les élèves sont surpris ! On leur explique qu’il faut imaginer une société bien différente de la nôtre, la société des années 50-60. Les femmes étaient, le plus souvent, des mères au foyer et le pivot de la maisonnée. L’École Ménagère pouvait être un tremplin social pour quitter le Plateau.
M. Marie parle des relations filles-garçons qui étaient marquées par les barrières sociales. Les intervenants insistent aussi sur la forte solidarité qui existait entre les habitants, une solidarité profonde qui gommait les origines diverses (Polonais, Tchèques, Italiens...) et qui nourrissait l’intense sentiment d’appartenance au Plateau.

La sonnerie retentit et marque la fin de la séance.

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